La genèse de l’algèbre classique, une histoire fascinante d’une discipline née entre 813 et 833, à Bagdad, à la cour du calife al-Ma’mūn.
« Ce livre est l’aboutissement d’un long travail qui a revêtu différentes formes : patientes investigations dans des manuscrits d’algèbre parfois inconnus et que j’ai personnellement exhumés, collecte d’informations dans des travaux spécialisés, intervention dans des colloques de recherche, enseignement de l’histoire de l’algèbre à des étudiants, conférences sur le même thème à de nombreux enseignants puis, à un niveau plus accessible, en direction des lycéens.
Toutes ces expériences m’ont convaincu de l’utilité de réaliser un ouvrage, facile d’accès, qui puisse s’adresser à différentes catégories de lecteurs et qui réponde, dans un langage simple débarrassé au maximum du vocabulaire technique, aux questions qu’ils peuvent se poser sur les origines de cette discipline et sur les différentes étapes de développement qu’elle a connues.
Je voulais d’abord mettre à la disposition d’un public large des informations aujourd’hui disponibles sur l’histoire peu connue de la phase arabe de l’algèbre (c'est-à-dire au cours de la période qui s’étend du IXe au XVe siècle), sur son contenu et sur ses applications. Je voulais également raconter comment l’Europe s’est appropriée l’algèbre arabe, à partir des traductions latines et hébraïques des ouvrages d’al-Khwârizmî et d’Abû Kâmil. Je voulais enfin mettre à la disposition des collègues enseignants et des étudiants en histoire des sciences un véritable outil de travail avec des problèmes inédits (traduits à partir de manuscrits souvent peu connus), avec des biographies de mathématiciens et une bibliographie détaillée qui permet des investigations approfondies. »