À travers des études de cas tirées de l'histoire des mathématiques, de la physique et des sciences de la vie, ce livre donne des preuves des différentes manières de comprendre le général dans divers contextes. Il s'agit de montrer comment des collectivités ont valorisé la généralité et comment elles ont travaillé avec des types spécifiques d'entités, de procédures et d'arguments "généraux". Ce livre relie l'histoire et la philosophie des mathématiques et des sciences à l'intersection de deux des lignes de recherche contemporaines les plus fructueuses : l'épistémologie historique, dans laquelle les valeurs (par exemple « l'objectivité", la "précision") sont étudiées d'un point de vue historique; et la philosophie de la pratique scientifique, dans laquelle les développements conceptuels sont considérés comme faisant partie intégrante de réseaux de pratiques sociales, instrumentales et textuelles.

Chaque chapitre fournit une étude de cas autonome, avec un exposé clair du contenu scientifique en jeu. La collection couvre un large éventail de domaines scientifiques — en particulier de mathématiques - et de périodes historiques. Il permet ainsi une perspective comparative qui suggère un modèle non linéaire pour une histoire de la généralité.

Le prologue énonce les problèmes clés et met en évidence les liens entre les chapitres :

1 - Karine Chemla, Renaud Chorlay et David Rabouin : Prologue : la généralité comme composante de la culture épistémologique

Partie I : La signification et la valeur de la généralité

Section I.1 - Valeurs épistémique et épistémologique

2 - Karine Chemla : La valeur de généralité dans l'historiographie de la géométrie par Michel Chasles

3 - Eberhard Knobloch : La généralité dans les mathématiques de Leibniz

Section I.2 - Réflexions des acteurs sur la généralité dans la science

4 - David Rabouin : Le problème d'une théorie "générale" en mathématiques : Aristote et Euclide

5 - Igor Ly : Généralité, généralisation et induction dans la Philosophie de Poincaré

Partie II : Enoncés et concepts : la formulation du général

Section II.1 - Développer un nouveau type d'énoncé

6 - Anne Robadey : Elaboration d'un énoncé sur le degré de généralité d'une propriété : les travaux de Poincaré sur le théorème de récurrence

7 - Frédéric Jaëck : Généralité et structures en analyse fonctionnelle : l'influence de Stefan Banach

Section II.2 - Une approche diachronique : continuité et réinterprétation

8 - Yves Cambefort : Combien généraux sont les genres ? Le genre dans la systématique de la zoologie

9 - Stéphane Schmitt : L'homologie : une expression de la généralité dans les sciences de la vie

Section II.3 - Circulation entre les cultures épistémologiques

10 - Tatiana Roque : Le rôle de la généricité dans l'histoire de la théorie des systèmes dynamiques

Part III : Les pratiques de la généralité

Section III.1 - Les scientifiques aux travail

11 - Emily R. Grosholz : L'analyse leibnitzienne, les objets canoniques, et la généralisation

12 - Olivier Darrigol : Modèles, structure et généralité dans la théorie de l'électromagnétisme de Clerk Maxwell

Section III.2 - Une approche diachronique : continuité et contrastes

13 - Jean-Gaël Barbara : La généralité en biologie : l'anatomie générale de Xavier Bichat à Louis Ranvier

14 - Renaud Chorlay : Sonder l'analyse mathématique du 19ème siècle sous l'angle de la généralité

Section III.3 - Une approche synchronique : des controverses

15 - Evelyne Barbin : Universalité versus Généralité : une interprétation de la querelle des tangentes entre Descartes et Fermat

16 - Frédéric Brechenmacher : Généralité algébrique contre généralité arithmétique dans la controverse de 1874 entre C. Jordan and L. Kronecker

17 - Evelyn Fox Keller : Pratiques de généralisation en physique mathématique, en biologie et en stratégies d'évolution

Section III.4 - Circulation entre les cultures épistémologiques

18 - Jacqueline Boniface : Un processus de généralisation : création par Kummer de nombres idéaux

Notes :

Cet ouvrage contient les résultats d'un travail collectif qui a eu lieu entre 2004 et 2009 dans le cadre du groupe de recherche CNRS et de l'Université Paris Diderot, à l'époque appelé REHSEIS.