La formation initiale des enseignants de mathématiques est un des domaines de recherche de la CORFEM.
La CORFEM (commission de recherche sur la formation des enseignants de mathématiques) est une commission inter-IREM, composée majoritairement de formateurs et formatrices des IUFM, ESPE, INSPE… Voici deux textes de réflexion sur les pratiques des enseignants débutants, qui sont toujours d’actualité.
« Les pratiques des enseignants provoquent des activités des élèves, et ces activités des élèves peuvent engendrer des apprentissages : voilà ce qui détermine un premier point de vue sur les pratiques. On les étudie « à l’aune » des apprentissages qu’elles peuvent engendrer, en mettant en œuvre des analyses de ces apprentissages. » Ainsi dans Activités de l’enseignant de mathématiques en lycée et collège, A. Robert décrit les pratiques des enseignants débutants et le milieu dans lequel elles se construisent.
Concernant les étudiants en première année de formation à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres, dans les années 2000 – ce sont les étudiants qui préparent le CAPES de mathématiques – l’auteure constatent que ces étudiants rencontrent des difficultés dans la résolution de problèmes non techniques, mais aussi dans l’organisation de leurs connaissances mathématiques. Ces étudiants ne mobilisent pas facilement certaines connaissances lorsque celles-ci ne sont pas pointées et manquent de réflexion épistémologique simple. Quant aux professeurs stagiaires en deuxième année de formation à l’IUFM – à ce moment-là, ces enseignants débutants ont obtenu le CAPES ou l’agrégation de mathématiques – A. Robert décrit les problèmes qu’ils rencontrent, « liés à une nouvelle fréquentation des mathématiques ». L’auteure propose des contenus et des modalités de formation, qui sont toujours d’actualité. En 2007, dans Les résistances et les changements dans les pratiques d’enseignement en formation initiale, S. Coppé revient sur les pratiques des enseignants débutants en se centrant sur la préparation des séances de classe, « moment fondamental dans l’activité du professeur parce que celui-ci doit mobiliser et articuler des connaissances relevant de différents types et de différents champs ». La connaissance de la façon dont les enseignants préparent leurs séances pourrait permettre, selon l’auteure, de définir des connaissances professionnelles, mais aussi contribuer à améliorer les formation initiale et continue des professeurs.
Le texte rend compte de quatre entretiens avec des professeurs stagiaires, selon la méthodologie de l’entretien d’explicitation. Des similarités fortes se dégagent de ces quatre entretiens : l’aspect privé du travail de préparation, l’étendue du domaine sur lequel porte la préparation (un chapitre entier), une prise en compte importante des programmes, le recours massif aux manuels scolaires, le peu de questionnement sur le savoir mathématique à enseigner, la présence d’activités préparatoires reprises telles quelles dans les manuels. Des différences sont également pointées : les écrits relatifs à cette préparation de séance sont différents, les exercices pris dans les manuels sont peu modifiés, les connaissances antérieures des élèves sont prises diversement en compte, le temps à passer lors des différentes phases de la séance est diversement anticipé, de même les réactions des élèves sont plus ou moins anticipées.